Préface de Jean-Christophe MENU
« À priori Lewis Trondheim se fout totalement du monde. Ou du moins de la Bande Dessinée. Ou du moins de la vraie. Comment ! Ce mec-là prétend faire de la Bande Dessinée, alors qu'il ne fait rien qu'à photocopier sans arrêt toujours les mêmes trois ou quatre dessins, et encore il faut voir, il faut voir les dessins ! Quelques traits de feutre torchés en deux minutes, un bout de trame, et je t'agrandis ça, et je te découpe ça, et je prétends m'appeler dessinateur !
C'est sûr, les fanatiques du joli coup de pinceau, des beaux châteaux et des beaux bateaux vont se retourner dans leur tombe.
Car non seulement, Lewis Trondheim fait vraiment de la Bande Dessinée, mais encore sa Bande Dessinée est - elle la plus vraie qui soit. Parce qu'ayant refusé tout ce qui ressemblait à un effet de style "bédé", ayant dénudé son langage de toute fioriture séduisante et complaisante, Lewis Trondheim parvient à atteindre l'essence même de la Bande Dessinée, avec l'évidence d'un secret retrouvé.
Parce qu'il a réussi le tour de force de partir de rien, tout est possible dans les fausses Bandes Dessinées de Lewis Trondheim, les plus vraies qui soient »
